Enjeux du développement durable

La question de l'équité est intrinsèquement liée à celle de la durabilité : ce sont les plus démunis qui souffrent et qui continueront de souffrir le plus de la crise écologique et climatique. Ce constat n'est nulle part aussi évident que dans le domaine de la sécurité alimentaire. « La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante, salubre et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active » (Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire, 1996). Deux des dimensions de la sécurité alimentaire sont donc la disponibilité (la quantité produite et à la quantité importée) et l'accessibilité (les prix des denrées alimentaires par rapport aux revenus).
Depuis 2000, l'action mondiale visant à améliorer la sécurité alimentaire a fait des progrès limités. En 2010, l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a constaté que plus d'un milliard de personnes souffraient de faim chronique, dont 90 % vivant en Afrique subsaharienne, en Asie et dans le Pacifique. En Afrique notamment, des progrès limités ont été enregistrés en ce qui concerne la consommation calorique qui est restée au niveau des années 60. L'une des menaces majeures pour la stabilité mondiale est le problème que posent l'insécurité alimentaire et la croissance démographique qui, combinées aux changements climatiques, pourraient entraîner une hausse des prix alimentaires, telle que celle des années 2007-2008. La forte augmentation des prix sur le marché des céréales, qui avait engendré des manifestations contre les pénuries alimentaires dans 14 pays africains, était la conséquence de nombreux facteurs tels que les mauvaises récoltes, les stocks limités de céréales, l'augmentation du prix du pétrole, l'inflation généralisée, les interdictions et les restrictions en matière d'exportation, ainsi que la dépréciation du dollar américain.
  • En 2009, 36 pays ont demandé une aide d'urgence et appelé à l'aide alimentaire. La Tanzanie et l'Éthiopie ont rencontré des problèmes à l'importation des aliments dont les coûts élevés dépassaient leur budget national.
  • En 2010, la Russie a connu la pire sécheresse jamais enregistrée en 130 ans. Les conditions climatiques extrêmes ont entraîné une réduction de 30 % des récoltes de céréales. De ce fait, les prix mondiaux du blé ont augmenté de 50 % de juin à août 2010.
De plus, la croissance des pays du Sud vers un état de prospérité équivalent à celui des pays du Nord est considérée comme une menace, cela implique une dégradation encore plus importante et accélérée de la biosphère. Tous les éléments indiquent que le système alimentaire est sous pression. Par ailleurs, l'analyse et la modélisation du climat montrent que ces événements surviendront de plus en plus souvent. Il existe un consensus selon lequel il est nécessaire de renforcer la résilience des plus pauvres face aux effets du changement climatique. Le problème est aggravé par la diminution des ressources et le besoin de terres arables.
Selon un rapport de la Banque mondiale, ces 10 dernières années, le phénomène de « l'accaparement des terres » dans les pays en développement s'est aggravé. En effet, les entreprises et les gouvernements étrangers louent de vastes étendues de terres, soit comme un moyen d'investir dans ce qui semble être considéré comme des opportunités d'affaires futures rentables ou soit tout simplement pour garantir la disponibilité de certains aliments et d'autres ressources. L'accaparement des terres se généralise et se produit aujourd'hui à une échelle sans précédent, ce qui est inquiétant pour les communautés d'agriculteurs qui sont déplacées suite à ce phénomène. En 2011, la Banque mondiale a estimé que près de 60 millions d'hectares de terres à travers le monde avaient ainsi été accaparés et que deux tiers des baux concernaient l'Afrique.
En 2012, un reportage de la BBC révèle que les entreprises et les gouvernements étrangers louent de vastes étendues de terre sans prendre en considération l'impact sur les communautés locales. Ainsi, le Liberia avait signé une concession de 220 000 hectares, suscitant des inquiétudes concernant l'avenir des villageois pauvres possiblement forcés d'abandonner leurs terres, les industries agroalimentaires marginalisant les exploitations agricoles familiales. En Ouganda, 20 000 personnes ont déclaré avoir été chassées de leurs terres en raison d'une grande concession.
Transactions foncières en pourcentage de la superficie agricole totale
RD Congo
48,8 %
Mozambique
21,1 %
Ouganda
14,6 %
Zambie
8,8 %
Éthiopie
8,2 %
Madagascar
6,7 %
Malawi
6,2 %
Mali
6,1 %
Sénégal
5,9 %
Tanzanie
5 %
Soudan
2,3 %
Nigeria
1 %
Ghana
0,6 %
Source info : PIP  COLEACP




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